L'épopée Majorette : La Plymouth Fury

Présente depuis la fin des années 60 sur le continent nord-américain, la firme Majorette se doit de ne pas rester enfermée sur des modèles trop Européens et doit ouvrir son catalogue de modèles afin de séduire un éventail de marchés commerciaux toujours plus vastes...




Il faut augmenter les volumes de vente vers les EUA et le Canada car ce sont des marchés à fort pouvoir d’achat, raison pour laquelle le choix se porte sur un modèle de voiture de la marque luxueuse Chrysler à savoir Plymouth. La marque est en effet dans le TOP 3 des ventes à la fin des années 60 sur ce continent et les modèles sont prisés par la clientèle.


Le modèle Fury III de 1971 est déjà décliné en version Police en Amérique du Nord à l’échelle réelle et c’est donc toute naturellement que ce modèle est choisi par notre fabricant Lyonnais Lancée en fin 1973, c’est un modèle qui connaitra une commercialisation jusqu’en 1980 avec des évolutions de carrosserie, de châssis et bien entendu de coloris. C’est un modèle très populaire dans la gamme Majorette des années 1970 et est à ce jour très prisé des collectionneurs en raison de ses nombreuses variantes dont certaines sont plutôt rares voire réservées uniquement pour les EUA.


Après cette introduction historique, évoquons à présent la ligne générale du modèle, assez fidèlement reproduite à l’échelle 1/70e : une carrosserie en zamak quatre portes, avec des angles extérieurs très marqués où l’arrière fini par des ailerons, un intérieur en plastique moulé détaillé avec volant toujours blanc crème, un vitrage qui peut être teinté ambré, bleu clair ou encore translucide, un gyrophare et une rampe de quatre feux positionnés à l’arrière du pavillon qui existeront soit ambrés ou rouge et pour les premiers modèles une antenne boucle en plastique noir. Un châssis doté de suspension qui pour les toutes premières versions se trouvera en plastique puis en zamak soit bleuté soit laitonné doté d’une plaque d’immatriculation à l’arrière et à l’avant avec le numéro G-1609. Enfin en ce qui concerne les roues, fines et biseautées à motif étoiles new pour les tout premiers modèles, puis des roues plus larges avec trois motifs différents tout d’abord étoile new, trois branches ou encore nucléaire.

Les coloris ainsi que les décorations variées seront évoqués plus bas à travers les évolutions du modèle au fil des années



Première variante : Châssis plastique et antenne, incontestablement la plus rare
Ainsi à son lancement en 1973 le modèle est édité en bleu clair et les deux principales caractéristiques sont un châssis en matière plastique chromé doté de deux points de rivetage mais surtout la présence d’une antenne plastique. Cette antenne est intégrée à la carrosserie pourvue de deux trous sur le coté gauche dans le coin du parebrise et de la lunette arrière. Coté décoration le modèle arbore des écussons de style américain sur les côtés et le capot se voit orné d’une étoile de sheriff qui va de 1 à 9. Les roues sont de style 5 branches new. La fragilité de l’antenne et la légèreté du modèle feront qu’il sera abandonné à l’automne 1973. Coté emballage, les boites cristal et boite carton sont les seuls connus. A noter que sur la boite carton la mention Police de Montréal figure sur le modèle.





Seconde variante et toutes ses déclinaisons jusqu’à disparition du catalogue en 1980
A partir de 1974 le modèle est commercialisé avec un châssis en Zamac et le poids de l’auto en mains devient plus lourd. Les trous de l’antenne de la première variante laissent place à deux petites excroissances pointues. Coté habillage, plusieurs variantes de bleus plus ou moins soutenus, vernis ou métallisés pour les millésimes jusqu’à 1976. Les décorations restent principalement la même que le modèle initial avec le numéro sur le capot.
Le gyrophare et la rampe de quatre feux reste ambre. Les roues sont New cinq branches, trois branches ou encore nucléaire.



Début 1977 notons l’apparition pour le marché nord-américain d’une version militaire vert kaki assez rare et très recherchée par les collectionneurs. La décoration reste identique à celle décrite ci-dessus. Pendant cette même année pour le marché européen, les écussons de style américain laissent la place à un décal fin avec l’inscription POLICE en noir sur fond blanc. Ce même décal pourra aussi se retrouver sur le capot moteur en lieu et place du chiffre présent sur les productions des premières années.


Pour 1978, le modèle est reconduit sans grands changement. Les modèles étants assemblés à domicile, certains se voient amputés parfois de leur décoration.


En 1979 la robe extérieure devient jaune, les même décals POLICE trônent toujours sur les côtés et le capot, le style de typographie peu varier avec une hauteur de caractère un peu plus grande. Au cours de cette année, la décoration du capot change avec une tampo de type arrondie style blason de police avec le drapeau bleu-blanc-rouge. Au cours de cette même année la rampe de feux et le gyrophare devient rouge. De rares versions de fin 1979 ont un vitrage bleuté qui augure du changement qui arrive pour l’année suivante, les roues n’ont plus que deux styles : trois branches ou nucléaire.






1980 sonne la fin de la récréation pour cette Plymouth Police
Ainsi pour tirer sa révérence, la teinte extérieure devient bleu clair métallisé, les décals latéraux laissent la place à une tampographie blanche et le blason du capot lancé l’année précédente reste identique. A noter que la version présentée dans le catalogue de 1980 avec une bande blanche courant le long des flancs avec l’inscription police ne restera qu’à l’état de prototype afin de réduire les coûts et le temps de montage. Le vitrage est quant à lui bleu translucide avec des nuances plus ou moins foncées. La rampe de feux et le gyrophare toujours rouge vif, les roues restent identiques à celles de l’année précédente.



Pour conclure, un modèle avec une côte d’amour de la part des collectionneurs très forte, les variantes ci-dessus étant très nombreuses, nous espérons que celles-ci vous auront éclairé et vous permette de dater avec un peu plus de précision vos modèles ou ceux que vous envisager d’acquérir…



Texte Marc D. insta : @majocollector