L'épopée Majorette : La Simca-Chrysler 1307 / 1308 de Majorette

C’est au styliste Keith Cockell que nous devons la ligne de cette berline vouée à remplacer les vieillissantes SIMCA 1301 et 1501 et ce modèle est présenté en juillet 1975. Son appellation 1307 ou 1308 symbolise la puissance moteur administrative : 7 ou 8 cv. Majorette la présente à son catalogue 1977 sous l’appellation 1308 GT gravée sur le hayon et la production du modèle démarre en juillet de la même année.



La fin des années 70 symbolise pour notre constructeur Lyonnais la grande époque de la production de masse avec à près de 400 000 miniatures produites par jour et ce modèle sera produit de manière massive jusqu’à sa disparition fin 1983.

La production démarre donc en juillet 1977 et les six premiers mois de production se caractériseront par un modèle dont le crochet d’attelage au niveau du châssis sera fin. Puis à partir de janvier 1978 le crochet sera renforcé. Nous allons donc nous efforcer à travers ces quelques lignes de retracer l’historique de ce modèle à travers ses coloris mais aussi ses attelages et ses dérivées au fil des années catalogues en distinguant les 3 phases de production. :

  • Phase I de juillet 1977 à décembre 1977 Châssis laitonné crochet d’attelage fin
  • Phase II de janvier 1978 à fin 1982 Châssis laitonné avec crochet d’attelage renforcé
  • Phase III année 1983 Châssis bleuté avec crochet renforcé

 


Majorette retient l’échelle au 1/60ème comme échelle officielle pour cette Simca    

La décomposition du véhicule est la suivante :

  • Carrosserie de type berline quatre portes en zamac avec hayon arrière ajouré ouvrant avec la maque SIMCA à gauche et le type modèle à droite 1308GT donc 8CV
  • Vitrage ambré ou bleuté qui comporte le parebrise et les glaces arrière latérales qui intègre les phares avant.
  • Un intérieur en plastique de couleur principalement gris ou crème reproduisant l’intérieur, avec des sièges fidèlement reproduits, un coffre agrémenté d’articles divers tels qu’une valise, des gants, une paire de jumelles ou encore une paire de bottes, un support pour le tableau de bord et les parechocs avant et arrière.
  • Une pièce en plastique noir moulée qui fait office de tableau de bord et qui se prolonge jusqu’à l’avant du véhicule et qui reproduit la calandre et la plaque d’immatriculation
  • Châssis brut laitonné ou bleuté qui existe en deux versions – Avec et sans renfort de crochet d’attelage. La présence de picots qui retiennent une paire de roues à l’aide d’une tige en U en acier qui permet au véhicule de bénéficier de la suspension.

 


Le modèle dispose d’une plaque d’immatriculation gravée du numéro 494 GD 69 à l’avant et à l’arrière. La légende raconte qu’il s’agirait d’un numéro d’immatriculation d’un personnel de l’usine, petite dérive qui était tolérée par M. Emile Veron à l’époque. Notons que sont gravés SIMCA 1308 – Majorette en lettres logotisées datant de 1976, l’échelle et la référence modèle 240.

Le type de roues que l’on rencontre sur le modèle sont principalement de trois types : Monobloc  larges en plastique noir New 5 branches, 3 branches et nucléaire.

C’est un modèle assez bien reproduit toutefois, elle aurait fait 1mm de plus en largeur lui aurait permis d’avoir un look plus large car les roues monobloc noires ont tendance à la rendre un peu haute. Mais les petits détails de carrosserie comme la marque constructeur sur le capot ou encore la finesse de striures des phares avant lui confèrent un look sympa bien dans l’esprit des véhicules de la marque. Nous sommes à l’époque de l’apogée de la marque.


 


Phase I et début de production (Juillet/ Décembre 1977)

Les premiers mois de production caractérisent le modèle par son châssis laitonné doté d’un crochet d’attelage fin. Les coloris de ces premières productions sont soit marron métallisé soit beige sable métallisé.  Au fil de la production on peut obtenir avec plusieurs modèles de jolies nuances de teintes. Le conditionnement pour ces modèles se fait en boite cristal avec la bandelette autocollante rouge et blanche. 

Notons aussi une production importante écoulée dans les boites show box avec la bandelette bleu-blanc-rouge avec une coquille sur le nom modèle ; 1307.La coquille aura d’ailleurs une existence assez longue puisqu’elle perdurera jusqu’en 1979. Le vitrage sera quasiment exclusivement de couleur ambrée. Côté roues on rencontre trois motifs : New cinq branches – trois branches et nucléaire. Les new cinq branches sont les plus rares sur les motifs précités. C’est le modèle produit le plus rare à trouver avec cette particularité au niveau du châssis. Notons enfin que le modèle n’est pas lancé dés le départ en collection 300 avec attelage, peut-être s’est-on rendu compte de la fragilité de cet appendice ?



Phase II de début 78 à fin 82 Châssis laitonné – crochet renforcé

Début 1978 le châssis du modèle est modifié pour donner au crochet d’attelage une forme triangulaire qui permet de renforcer celui-ci. A notre connaissance, dès lors on retrouve le modèle dans la collection 300 mais pas avant. Les teintes principales produites pour les années 78 et 79 restent le marron en deux nuances principales, le beige et le gris métallisé. Le vitrage est introduit dans une teinte bleu vert également. Certaines productions sont flanquées de décals qui reprennent le logo de la firme Chrysler-Simca. Deux styles de roues perdurent : trois branches et nucléaires. 

Dans la série 300 on la rencontre principalement accouplée à la caravane pliante dotée d’un canoë, mais on peut aussi la retrouver avec le Racer ou encore la caravane St Tropez. C’est un modèle qui faute de place à l’usine est assemblé à domicile, ainsi certaines versions non standard apparaissent telle une version rallye avec les décals de la Renault 17 et un numéro sur le capot comme celui de la Diane Raid (231).


C’est aussi en 1978 qu’est produite une quantité confidentielle de modèles de teinte rouge principalement pour le marché du Benelux pour l’opération de modèles Prime dans les stations-service Texaco.



En septembre 1979 est lancée la teinte orange tout d’abord flanquée des décals bien connus Chrysler Simca, puis certains modèles seront sans décoration puis fin 1979 c’est l’introduction des décals Europe 1 la célèbre station de radio. La particularité de cette décoration réside dans le fait que les premiers modèles seront sur la base de décals apposés à la main, puis l’amélioration des outillages de l’usine et l’investissement fait sur des machines à tampographier en monochrome noir pour commencer dès 1980. 

Il y a donc sur les versions Europe 1 deux modèles à collectionner ! Notons enfin que la couleur de vitrage prédominante sur ces versions orange sera le bleu-vert. Le catalogue 1980 ne la présente d’ailleurs que dans la teinte orange version Europe 1 mais il sera possible aussi de la trouver sur le camion Majo-Transport Saviem transportant cinq autos, dans une teinte gris métal (1979 et 1980) ou orange sans décals.

 


Pour l’année 1981 la teinte du modèle passe au bleu roi métallisé que ce soit en série 200 simple ou 300 série double.  Le vitrage est essentiellement bleu vert mais de rares versions disposent d’un vitrage ambré. Dans la série 300 elle est principalement distribuée avec la remorque transport de motos (#378). Les roues quant à elles sont toujours de style trois branches ou nucléaires. Fin 1981 pour la nouvelle mouture du catalogue 1982 elle conserve sa teinte bleu métal dans les séries 200 et 300 mais reçoit la remorque Van à chevaux avec teinte assortie en lieu et place de la remorque motos.



Phase III année 1983 châssis bleuté

Dès 1983 la couleur des châssis de tous les modèles Majorette produits change pour un aspect métal brut plus bleuté, et c’est aussi pour notre modèle l’occasion de changer une dernière fois de robe. Elle troque donc le bleu métallisé pour un vert foncé opaque et quelques modèles de transition reçoivent l’intérieur gris très bien connu des opus des années précédentes, ce sont des versions rares à ce jour. 

Toutefois la teinte d’intérieur qui va prédominer sera un blanc crème. Côté décoration le modèle est flanqué du blason de la Fédération Equestre Française avec un cheval noir sur fond jaune, toutefois certains modèles peuvent en être dépourvus et en feront à ce titre une nouvelle fois des variantes intéressantes. Le dessin des roues reste identique à ceux des années précédentes. Dans la série 300 on retrouve toujours le modèle sous le numéro #311 c’est-à-dire le van à chevaux, mais qui sera assorti de la même teinte que la berline tractrice. C’est en décembre 1983 que ce modèle tirera définitivement sa révérence après presque de sept années de production soutenue.



Epilogue Globetoys, Manaus et Kiko

Comme il est bien souvent d’usage chez notre constructeur préféré, avec le besoin de modèles dégriffés pour des questions de commercialisation et d’exportation vers des pays tiers, le modèle revient en 1986 dans la collection GlobeToys. Toutefois cette réédition dispose de quatre modifications notables qui les différencient du modèle commun. 


  • Le châssis est dégriffé et ne porte plus la mention constructeur Majorette mais garde le N°240
  • Le vitrage devient translucide
  • Le hayon autrefois ouvrant est devenu fixe
  • La teinte unique bleu clair métallisé

Notons que ce modèle sera tout de même peu diffusé, que quelques pièces se retrouveront dispersées dans les assortiments de modèles classiques des années 86 et début 87.



Le moule du modèle connaitra une seconde vie en Amérique du sud et plus particulièrement au Brésil ou celui-ci sera fabriqué et commercialisé avec deux châssis différents : l’un percé pour y retrouver une plaquette plastique de la Zona Franca de MANAUS qui conserve le logo Majorette d’origine ainsi que le N°240 et l’autre sous l’estampille Majorette KIKO fabriquée à Brasilia sous le numéro 102 en surépaisseur. Les teintes rencontrées sont presque les mêmes qu’en Europe, le bleu est plus opaque, on notera l’apparition d’un vert métallisé et la couleur d’intérieur pourra être grise ou gris sable. D’autres teintes sont possibles mais il est difficile d’obtenir des informations ou des catalogues détaillés. Il est d’ailleurs compliqué de pouvoir établir une datation précise de la production de ces modèles.


Note de l’auteur : Je vous donne rendez-vous le mois prochain, toujours vers le 15 du mois pour un nouvel opus de l’épopée Majorette, n’oubliez pas de suivre mon compte instagram @majocollector pour l’évocation des anciens modèles de la marque Majorette ou encore de vous abonner à la page officielle @majorettefrance où j’office également, jusque-là prenez soin de vous.




Par Marc D. - Initialement publié le 16 février 2021