Pour notre deuxième essai longue distance de 1 000 km, nous avons choisi de mettre à l’honneur un modèle qui avait attiré notre attention lors de notre précédent test, réalisé en fin d’année dernière. Encore rare sur nos routes, la Lancia Ypsilon de quatrième génération mérite qu’on s’y attarde. Cousine technique de la Peugeot 208 et de l’Opel Corsa, elle fait une entrée remarquée sur le segment des citadines premium, avec de solides arguments et un style bien à elle. Embarquez avec nous pour un essai complet de cette petite italienne, entre Paris et les paysages bretons...
Depuis son retour remarqué sur le devant de la scène automobile, Lancia suscite curiosité et nostalgie. Avec cette quatrième génération de Ypsilon, la marque italienne amorce un virage stratégique, mêlant héritage stylistique et modernité technologique. Ce modèle, encore discret sur nos routes, intrigue par son positionnement premium et ses liens techniques avec des références bien établies comme la Peugeot 208 ou l’Opel Corsa. De quoi éveiller notre intérêt pour un essai longue distance, à la hauteur de ses ambitions.
C’est donc sur un parcours de 1 000 kilomètres, entre l’effervescence parisienne et les paysages apaisants de la Bretagne, que nous avons mis à l’épreuve cette nouvelle Ypsilon. Confort, consommation, agrément de conduite, équipements : nous avons passé au crible cette citadine chic pour vérifier si elle tient toutes ses promesses. Prêts à embarquer ? Suivez-nous pour un essai complet, entre découvertes et surprises.
Sommaire
Le design extérieur
Le design extérieur de cette nouvelle Ypsilon est étonnant au premier abord, d'autant plus qu'il reprend quelques détails présent sur des modèles mythiques de la marque. Au niveau technique, cette nouvelle génération est basée sur la plateforme CMP2, déjà utilisée par ses cousines Peugeot 208 et Opel Corsa, cependant la marque a réussi à donner une identité très différente à son modèle. Elle mesure d'ailleurs 4 mètres 08, soit 3cm de plus qu'une Peugeot 208 et a vu ses voies élargies de 2cm. Notre modèle d'essai était équipé de la couleur "Vert Giada" qui met bien en valeur les lignes de la voiture.
Sa face avant arbore fièrement le "Calice", ce T représenté en LED rappelant la formes des calandres des Delta notamment, c'est l'élément de style qui attire immédiatement lorsque l'on regarde la voiture. D'autant qu'il offre une reconnaissance quasi immédiate de nuit de cette dernière, il n'est impossible de la manquer dans le flot de la circulation ! Les feux sont de forme ovale, assez petits et placés bas tout en intégrant eux aussi une signature lumineuse en 3 points. Il est assez facile d'identifier la version hybride, en effet elle dispose de quatre ouvertures rectangulaires favorisant le refroidissement du moteur tandis que ceux-ci sont fermées sur la version électrique...
Le profil quand à lui reste extrêmement sobre, avec une teinte bi-ton qui permet d'assoir le design de la voiture. A noter que comme sur une certaine Clio, les poignées de porte arrière sont cachées et l'ouverture se révèle un peu complexe à la première utilisation, mais il est assez facile d'avoir le coup de main une fois l'habitude prise. La présence du logo sur l'arrière de la voiture est le seul réellement présent sur et dans la voiture.
La partie arrière contient, comme à l'avant, des rappels historiques à la marque. Pour les passionnés de rallye, il est impossible de ne pas reconnaître les feux ronds de la mythique Stratos ! Ces feux ronds tranchent beaucoup avec la mode des signatures lumineuses verticales, là encore impossible de ne pas la remarquer de nuit. Une bande laquée, habituellement placée à la place du diffuseur, est implantée ici au niveau du seuil de coffre, ajoutant un nouveau niveau de lecture de l'arrière. Cependant attention lorsque vous chargez ou déchargez votre coffre à ne pas rayer cette partie, cette partie laquée étant très sensible aux rayures...
L'intérieur
A l'intérieur, on identifie bien l'esprit salon voulu par la marque, tout en étant assez épuré. La "tabolino", que l'on peut traduire comme "table basse" est un élément très appréciable car il permet de pouvoir poser ses affaires comme à la maison, d'autant plus qu'il est possible de recharger son téléphone par induction.
Cette "table" pouvait paraître comme un argument marketing au premier abord, mais elle renforce l'ergonomie de l'intérieur. On note la présence de deux écrans, un pour les compteurs et un autre pour le multimédia au centre de la planche de bord, représentant au total 20,5" pour les deux écrans.
Le système multimédia se nomme S.A.L.A (qui signifie Son, Air, Lumière et Augmentation), est assez réactif, dispose d'une commande vocale assez efficace, mais manque parfois de rapidité lors de la planification d'un itinéraire. Cependant, il est compatible Android Auto et Apple Car Play sans fil, facilitant la vie au quotidien.
L'habitacle est bien fini, à l'image des commandes de ventilations qui sont très bien intégrées, ainsi que les magnifiques sièges en velours, et qui sont un de nos coups de coeur sur cette voiture, d'autant plus dans la couleur "Ruggine" en option sur notre modèle d'essai. Les sièges sont confortables et maintiennent très bien dans les virages.
Au niveau des aspects pratiques, nous sommes sur une citadine assez polyvalente avec des places arrières correctes pour la catégorie et un coffre de 309 litres en version électrique et de 350 litres en version hybride, dans la moyenne du segment.
Tout a commencé à Poissy, par une matinée encore calme où nous avons pris le volant de la nouvelle Ypsilon pour un long périple. Première étape : rejoindre Caen par l’autoroute. À 130 km/h, la citadine nous a immédiatement surpris par son silence de fonctionnement. Les kilomètres défilent dans une ambiance sereine, plus proche d’une compacte que d’une citadine classique. La consommation, relevée à 5,3 l/100 km, confirme le sérieux de la motorisation micro-hybride sur ce terrain.
En quittant l’autoroute, direction la Mayenne. Les routes départementales se sont révélées être un formidable terrain de jeu. Entre Mayenne et Lassay-les-Châteaux, où nous avons réalisé notre shooting photo dans un décor médiéval enchanteur, l’Ypsilon a brillé par son équilibre. Sa direction lourde mais précise inspire confiance, le châssis se montre sûr et le confort, constant, filtre bien les irrégularités. Dans ces conditions, la consommation est descendue à seulement 4,3 l/100 km : un excellent résultat sur ce type de tracé.
Sous le capot, la version « Ibrida » déploie son architecture technique : un bloc micro-hybride de 100 ch épaulé par un moteur électrique de 28 ch, intégré à la boîte automatique e-DCT6. Une petite batterie de 0,432 kWh, logée sous le siège, permet de rouler en mode 100 % électrique. À l’usage, le moteur séduit par sa souplesse et la boîte par sa réactivité, même si quelques à-coups à basse vitesse viennent rappeler ses limites. L’absence de mode « B » se fait sentir, mais le frein moteur marqué compense, au point de surprendre lors des premiers kilomètres.
Notre parcours s’est ensuite prolongé vers la Bretagne, en passant par Fougères et ses remparts, avant de rejoindre la région de Rennes. Plus de 1 000 km plus tard, le bilan est flatteur : une consommation moyenne de 5,3 l/100 km, un châssis équilibré, une direction précise et un confort au-dessus des attentes. Tout n’est pas parfait — un léger sifflement du moteur électrique lors des phases de régénération ou d’accélération vient parfois troubler la quiétude — mais rien de rédhibitoire.
De Poissy à Rennes, en passant par Caen, Mayenne, Lassay-les-Châteaux et Fougères, l’Ypsilon a prouvé qu’elle n’était pas seulement une citadine élégante, mais aussi une compagne de voyage capable d’allier sobriété, confort et agrément de conduite.
Lancia Ypsilon - Motorisations
L'Ypsilon se décline en deux motorisations, une électrique et une micro-hybride, qui équipait notre modèle d'essai :
- Electrique : 156 ch / Batterie 54 kWh / Consommation 14,5 kWh/100 km / Autonomie WLTP 425 km / Prix à partir de 34 800 €
- Hybride : 110 ch / Moteur essence 3 cylindres + système micro-hybride 48v / Boîte automatique e-DCT6 / Consommation 4,9 L/100 km / Prix à partir de 24 800 €
Notre bilan
Au terme de ce road trip, la nouvelle Ypsilon a démontré qu’elle possédait toutes les qualités d’une citadine moderne et polyvalente : un confort supérieur à la moyenne, un châssis équilibré, une direction précise et une motorisation micro-hybride sobre et convaincante. Ses consommations mesurées – 5,3 l/100 km sur autoroute, 4,3 l/100 km sur départementales et 5,3 l/100 km de moyenne sur plus de 1 000 km – confirment son efficience, tandis que son silence à bord et sa polyvalence en font une compagne idéale au quotidien comme sur de longues étapes.
Ce qui frappe aussi, c’est l’attention qu’elle suscite. Tout au long de notre parcours, nous avons croisé quelques autres Ypsilon, mais la nôtre attirait régulièrement les regards : passants intrigués, automobilistes curieux, jusqu’à des Italiens venus nous poser des questions dans la rue. Preuve que cette voiture a le charme pour séduire, et qu’elle mérite d’être davantage connue. Reste que son principal frein demeure l’absence d’un véritable réseau de distribution : un atout qui lui permettrait enfin de se faire une place plus visible sur le marché français.
Par Romain L. (@luniversderomain) - Photos Lilian T.