DS 4 Hybride 145 : La compacte premium que tout le monde a oubliée ?

Souvent reléguée dans l’ombre des références allemandes, la DS 4 peine à s’imposer comme une véritable alternative premium sur le segment très disputé des compactes. Pourtant, lors de sa présentation il y a maintenant quatre ans, la berline française avait fait forte impression. Un positionnement haut de gamme assumé, qui laissait entrevoir un renouveau pour la marque DS. Mais depuis, le succès commercial n’a pas été au rendez-vous. Pourquoi ce modèle, pourtant prometteur, n’a-t-il pas trouvé son public ? Nous avons voulu comprendre les raisons de ce rendez-vous manqué.


Il faut bien l’admettre : nous avions presque oublié l’existence de la DS 4. Discrète dans le paysage automobile depuis son lancement, éclipsée par la montée en puissance des SUV et la transition vers l’électrique, la compacte premium de DS Automobiles semblait s’être effacée des radars. Pourtant, elle n’a jamais quitté le catalogue, et dans cette version Hybrid 145 Étoile, elle revient nous rappeler qu’elle a encore de solides arguments à faire valoir. Nous avons pris le volant pour un essai complet, entre ville, route et autoroute.

Dès le premier regard, la DS 4 affirme une personnalité forte et singulière. Son design, à la fois tendu et sculptural, tranche avec les lignes plus consensuelles de ses concurrentes. Le capot long et nervuré, les flancs marqués par des plis acérés et la ligne de toit fuyante lui confèrent une silhouette dynamique, avec un faux air de coupé, sans compromettre l’élégance. Les proportions sont parfaitement équilibrées, avec une assise large et une garde au sol légèrement surélevée qui lui donne une posture affirmée, presque SUV dans l’esprit, tout en conservant l’agilité d’une berline compacte.



La finition Étoile renforce cette impression de raffinement avec des éléments esthétiques soignés : des jantes alliage spécifiques au dessin travaillé, des inserts chromés discrets mais bien placés autour des vitres et sur les bas de caisse, ainsi qu’une calandre noire brillante qui accentue le regard perçant de la face avant. Cette dernière est d’ailleurs dominée par les DS Matrix LED Vision, intégrées dans des optiques effilées qui prolongent visuellement les lignes du capot. Ces projecteurs adaptatifs ne sont pas seulement esthétiques : ils offrent une excellente visibilité de nuit, tout en évitant l’éblouissement des autres usagers.


 

 

L’attention portée à l’aérodynamisme est également manifeste. Les poignées de porte affleurantes, qui se déploient automatiquement à l’approche, participent à la pureté des lignes, tout comme les rétroviseurs profilés et les lignes de caisse sculptées qui dirigent le flux d’air avec efficacité. À l’arrière, la DS 4 soigne sa sortie avec des feux à effet 3D au graphisme sophistiqué, reliés tout en finesse par un par un fin bandeau chromé. Le bouclier arrière, légèrement musclé, intègre des éléments couleurs carrosserie et un diffuseur discret, renforçant l’aspect statutaire de l’ensemble.


 


En somme, la DS 4 réussit un exercice d’équilibre rare : afficher un style fort, presque conceptuel, tout en restant parfaitement lisible et cohérent. Une compacte premium qui assume son identité française, et qui n’a clairement rien à envier aux références allemandes en matière de présence visuelle.

 

L'intérieur

L’intérieur de la DS 4 est sans doute l’un de ses arguments les plus convaincants. Dès l’ouverture des portes, on est accueilli par une atmosphère feutrée, où chaque détail semble avoir été pensé pour flatter les sens. Dans cette finition Étoile, le raffinement atteint un niveau rarement vu dans le segment des compactes. Les sièges en cuir Nappa au grain fin, à la fois souples et fermes, offrent un confort remarquable. Leur dessin enveloppant, inspiré de l’univers du mobilier haut de gamme, assure un excellent maintien, même sur de longs trajets.


 


La planche de bord, tendue de cuir et ponctuée d’inserts métalliques ou boisés selon les configurations, affiche une sobriété élégante. Les commandes sont intégrées avec discrétion, à l’image des aérateurs DS Air, dissimulés dans les lignes du tableau de bord, ou du pavé tactile DS Smart Touch situé sur la console centrale, qui permet d’accéder rapidement à des raccourcis personnalisables. L’ensemble respire la qualité, tant dans le choix des matériaux que dans la précision des assemblages.

 


L’ambiance lumineuse est également soignée, avec un éclairage d’ambiance personnalisable qui souligne les lignes intérieures sans jamais être envahissant. Le système DS Iris System, piloté via un écran central de 10 pouces, se montre fluide et intuitif, avec une interface claire et une reconnaissance vocale efficace. L’affichage tête haute étendu, projeté directement dans le champ de vision du conducteur, renforce l’aspect technologique sans distraire.



À l’arrière, l’espace est correct pour deux adultes, même si la ligne de toit fuyante limite un peu la garde au toit pour les plus grands. Le confort reste de bon niveau, avec une assise moelleuse et des matériaux tout aussi valorisants qu’à l’avant. Le coffre, avec ses 430 litres, se montre pratique au quotidien, et la modularité est assurée par une banquette rabattable 2/3–1/3.

 

La conduite

Dès les premiers kilomètres, la DS 4 Hybrid 145 se distingue par sa douceur de fonctionnement. La combinaison du moteur essence 3 cylindres de 136 ch et du petit moteur électrique de 28 ch, pour une puissance cumulée de 145 chevaux, se fait dans une transparence remarquable. Le système hybride léger, non rechargeable, privilégie l’efficience sans jamais perturber l’expérience de conduite. Les démarrages en mode électrique sont fréquents en ville, et les transitions entre les deux motorisations sont imperceptibles, preuve d’un calibrage soigné.


 

La boîte e-DCS6 à double embrayage joue un rôle clé dans cette fluidité. Elle se montre réactive sans à-coups, et sait rester discrète en conduite coulée. En ville, la DS 4 évolue avec une grande aisance : direction légère, rayon de braquage correct, et excellente visibilité vers l’avant. Le silence de fonctionnement, renforcé par une insonorisation poussée et des vitrages feuilletés, transforme chaque trajet en moment de calme. Néanmoins, lorsqu'elle est fortement sollicitée, il peut se passer quelques secondes avant qu'elle réagisse ; il ne faut donc pas la brusquer en essayant d'anticiper le plus possible les relances.


 

Au-delà de sa mécanique, c’est surtout par son confort de roulage que la DS 4 se distingue. L’ambiance à bord est véritablement ouatée, avec une suspension qui filtre efficacement les irrégularités de la chaussée, même sur revêtement dégradé. Les sièges en cuir Nappa, moelleux et parfaitement dessinés, participent à cette sensation de bien-être immédiat. 

Mais c’est surtout l’insonorisation qui impressionne : à vitesse stabilisée, le silence à bord est remarquable, digne d’un véhicule d’un segment supérieur. Les bruits de roulement sont très bien contenus, les remontées mécaniques quasi inexistantes, et le moteur thermique se fait oublier en conduite coulée. Résultat : une atmosphère reposante, idéale pour les longs trajets comme pour les déplacements urbains quotidiens.


Lors de notre essai, réalisé sur un parcours mixte mêlant majoritairement des départementales et de l'autoroute à 130 km/h, la consommation moyenne s’est établie à 5,8 L/100 km, avec des pointes à 4,2 L en conduite urbaine douce. Des chiffres très corrects pour une compacte essence, rendus possibles par une hybridation légère bien maîtrisée. À noter également que le système de récupération d’énergie au freinage fonctionne efficacement, sans perturber la pédale de frein.


Notre bilan

Avec cette version Hybrid 145 Étoile, la DS 4 affirme son positionnement à part dans le segment des compactes premium. Ni tout à fait berline, ni vraiment SUV, elle séduit par son design affirmé, son confort ouaté et son intérieur raffiné. La motorisation hybride légère, sans être spectaculaire, s’avère parfaitement adaptée à un usage quotidien, avec une conduite douce, silencieuse et efficiente.

Le tarif, proche des 50 000 € avec options, peut paraître ambitieux, mais il se justifie par une dotation riche et une qualité perçue digne de modèles plus haut de gamme. Une alternative crédible pour qui cherche à rouler différent, avec élégance et distinction.

Depuis notre essai, la version restylée, désormais baptisée DS Numéro 4, a été dévoilée. Elle adopte une nouvelle signature stylistique et des évolutions technologiques, et est déjà disponible à la commande, confirmant les ambitions premium de la marque.


 

Par Romain L. (@luniversderomain)