Spark F1 Raceland Gold Edition : Eurobrun ER189 Judd Japan 1989, au 1/43

Nous vous proposons pour aujourd'hui un nouveau gros plan d'un modèle Spark 1/43 un petit peu particulier, car il s'agit d'un modèle exclusif pour la société Raceland. Nous avons déjà présenté deux modèles exclusifs pour Raceland (que vous pouvez retrouver ici), mais cette fois-ci, fini le DRM, et direction la Formule 1 des années 90.

Nous savons qu'il y a parmi les lecteurs de Mininches des passionnés de F1 (vous pouvez retrouver mon article sur l'Alpha Tauri AT01 Monza 2020 et Pierre Gasly ici), et c'est avec plaisir que nous vous proposons d'explorer un pan un petit peu moins connu de l'histoire de la Formule 1, avec un modèle de 1989.

Eurobrun ER189 Judd V8 F1 Alpha GP Japan 1989 - Oscar Larrauri

Fabricant : Spark (matière résine) - échelle 1/43
Référence RS1741
Prix 74,95€
Disponible chez Raceland.eu

Commençons par un petit peu d'histoire. Eurobrun Racing A.G., est une écurie de Formule 1 italienne créée à la suite du rapprochement entre l'écurie Brun Motorsport de Walter Brun et l'écurie Euroracing de Giampaolo Pavanello.

L'écurie s'engage en championnat du monde de Formule 1 en 1988 avec deux monoplaces au châssis dépassé, confiées aux pilotes novices Oscar Larrauri (c'est un pilote argentin) et Stefano Modena. En trente-deux engagements, les pilotes ne terminent que huit courses et n'inscrivent aucun point en championnat du monde.

En 1989, Giampaolo Pavanello prend ses distances avec l'écurie qui n'engage plus qu'une seule monoplace, faute de moyens financiers suffisants, pour un nouveau pilote débutant, Gregor Foitek. Il ne se qualifie pour aucun Grand Prix et est remplacé en cours de saison par Oscar Larrauri, qui ne peut mieux faire. Pour la deuxième année consécutive, aucun point n'est inscrit en championnat.

Eurobrun, financièrement exsangue, déclare forfait peu avant la fin de la saison 1990 et quitte définitivement la Formule 1, Walter Brun préférant se consacrer uniquement à son autre écurie de course engagée en championnat du monde des voitures de sport.

Cette histoire est une illustration de la difficulté des écuries privées de percer dans la catégorie reine, ainsi que des règles strictes des pré-qualifications et qualifications, véritables couperets. Pour une histoire complète de l'histoire de l'écurie Eurobrun, finalement très intéressante, je vous invite à consulter la page Wikipédia, tout simplement, qui s'avère plutôt riche.

Notre modèle est donc un modèle de 1989, une ER189 qui s'avèrera donc bien peu performante. Equipée d'un moteur Judd V8 (moteur qui équipait les anciens modèles Williams), les piètres performances, conjuguées à un budget ultra serré et des règles dures de pré-qualifications et qualifications amènent ces F1 à bien peu de succès, et sont malheureusement bien vite oubliées dans la plupart des ouvrages et des étagères de nos collections.

C'est toutefois sans compter sur Raceland et Spark, deux fanatiques des miniatures et de l'histoire qui va avec. C'est donc un véritable bonheur pour le collectionneur de pouvoir ajouter à sa collection des modèles qui différent des éternelles Benetton Schumacher.

Raceland a donc commandité auprès de Spark 400 unités de cette Eurobrun ER189 du Grand Prix du Japon 1989. C'est une production qui apparait presque conséquente compte tenu de la rareté de cette Formule 1 dans les livres.

Au fait, pourquoi la miniature est noire ? La réponse se trouve dans le nom complet du modèle, où vous pouvez noter l'inscription "Alpha". Comme nous l'avons dit en introduction, les Eurobrun peinaient à se qualifier, et ne prenaient part à aucune course et ne marquèrent aucun points. Financièrement acculé, Walter Brun trouva de l'aide en la personne de Yutaka Nanikawa grâce à son sponsor Alpha pour les courses du Japon et de l'Australie, d'où la livrée noire ... mais l'histoire va s'arrêter la, Oscar Larrauri ne parvenant à se qualifier à aucune des 2 courses.

Une livrée noire sur un socle noir pour une saison ... noire.

C'est d'ailleurs peu-être la le principal reproche à faire à cette RS1741, ou la différenciation du véhicule par rapport au socle noir n'est pas évidente. J'avais posé la question aux équipes de Raceland, leur demandant d'envisager des socles clairs pour les voitures foncées ; ils préfèrent toutefois une harmonie de la gamme Gold Edition avec des socles noirs, ce qui est tout à fait compréhensible !

En parlant de noir, celui-ci est superbement appliqué et il ne faut pas s'y tromper, la finition gloss est superbe. Le noir permet aux rares sponsors de ressortir, notamment ce très emblématique logo Agip, maintenant devenu bien rare, ainsi que les maintiens d'ailerons en métal.

Je ne suis pas assez connaisseur des Eurobrun F1 pour juger de perfection du moule, mais à la vue des photos trouvées lors de mes recherches, je suis très satisfait. Le modèle est collé au sol. Peut-être que l'empattement aurait pu être amélioré mais c'est très difficile de juger sur photos, et la couleur noire peut tronquer certaines formes.

Je ne doute pas du sérieux des équipes de Raceland et de Spark pour arriver au résultat que nous avons entre les mains.

J'ai pris parti de dévisser la voiture de son socle pour les photos, et c'est bien plus sympathique.

Les rétroviseurs sont fins, les ailerons droits, le moteur Judd apparent.

Le travail effectué sur les roues est formidable, avec une jante noire avec écrou central, un liséré jaune ou des décals OZ sont apposés, et un pneu Pirelli noir criant de réalisme. Vraiment, bravo.

Une miniature vraiment intéressante, qui nous en sommes conscients, visera un public d'initiés ou de collectionneurs à la recherche d'une miniature en édition limitée (400 pièces) pour varier un petit peu les thèmes de collection.

Une miniature qui se révèle très intéressante, bien que paraissant de prime abord un petit peu triste, et dont l'histoire mérite le détour. D'ailleurs, si cette Raceland Gold Edition voit le jour, c'est qu'il y a une logique derrière, car au-dela de sa livrée noire spéciale Alpha pour les Grand Prix du Japon et d'Australie, Raceland a également déjà reproduit les versions Grand Prix d'Allemagne en orange iconique Jägermeister (RS1709) et San Marino 1990 en gris (RS1725), de quoi donc compléter votre collection!

Quoiqu'il en soit, cette Eurobrun aura sa place dans ma tour de Formule 1 des années 90, et trônera fièrement à proximité des Ligier JS31 et Leyton House (en photos).